L'émeute qui a suivi, l'autre soir, un contrôle de billets, à la gare du Nord, a donné lieu à divers commentaires. Celui d'Édouard Fillias, sur son blog, me paraît très pertinent. J'abonde dans son sens et m'appuie, une nouvelle fois, sur la doctrine sociale de l'Eglise (pour montrer que la pensée libérale est en accord avec elle sur de très nombreux points). Voici ce qu'on peut lire dans le compendium, à l'article 288 :
Le travail est un bien de tous, qui doit être disponible pour tous ceux qui en sont capables. Le « plein emploi » est donc un objectif nécessaire pour tout système économique tendant à la justice et au bien commun. Une société dans laquelle le droit au travail est déprécié ou systématiquement nié et où les mesures de politique économique ne permettent pas aux travailleurs d'atteindre des niveaux d'emploi satisfaisants, « ne peut ni obtenir sa légitimation éthique ni assurer la paix sociale ».
Il faut préciser que le "droit au travail" dont il est question ici doit être entendu, non pas comme un droit-créance, c'est à dire la possibilité pour chacun d'exiger de l'Etat un emploi, mais comme un droit-liberté, c'est à dire le fait de ne pas être empêché de trouver un emploi. Or cette privation d'emploi touche environ 20% de la population française, si l'on tient compte de toutes les personnes exclues des statistiques (catégories autres que la n°1, RMIstes, chômeurs âgés de plus de 55 ans, voire 50 ans, chômeurs en fin de droits qui ne procèdent plus à leur inutile déclaration mensuelle, préretraités, etc...).
En réalité, ces émeutes, comme celles qui se manifestent par des incendies de véhicules, ne sont que la réponse inconsciente, par la violence, à une autre violence, celle de l'Etat et des syndicats. Ceux-ci (comme nous l'avions montré dans un article précédent) sous la menace de sanctions financières et de la prison, empêchent les chômeurs d'accéder, via un marché libre, à l'emploi. Ils leur interdisent, notamment
- de faire concurrence à tous ceux qui sont protégés par un statut (fonctionnaires, mais aussi, dans une moindre mesure, salariés du secteur privé) ;
- de négocier librement, avec un employeur, un salaire inférieur au SMIC ou à ce que prévoit la convention collective, un temps de travail supérieur à la durée légale du travail, la possibilité de rompre à tout moment le contrat de travail, de part ou d'autre, sans indemiser l'autre partie, etc ...
- de s'assurer librement, auprès du prestataire de leur choix, contre les risques de maladie, de chômage, en vue de leur retraite, ...
Il apparaît clairement que les partis qui nous gouvernent depuis plus de 30 ans, UMPS en tête, sont dans l'incapacité de résoudre ces problèmes, qu'ils ont contribué à faire naître ou à amplifier. Il nous revient de les chasser du pouvoir dès que possible.