RIEN PAR FORCE, TOUT PAR AMOUR (devise de saint François de Sales) Présentation des convictions de Thierry Jallas. Ces convictions, principes, valeurs, sont conformes à la doctrine sociale de l'Église catholique et à la philosophie libérale (libéralisme).
Par Thierry Jallas
Samedi 10 mars 2007, j'ai participé à un colloque fort intéressant, sur le thème "Humaniser le travail dans
une société libre". Organisé à Paris par l'Association des Economistes Catholiques et la Fondation de Service
Politique, il constituait la deuxième rencontre de ce type, sur "L'actualité de la doctrine sociale de l'Eglise".
J'ai été tout particulièrement impressionné par l'intervention de deux patrons chrétiens : Xavier Fontanet, dirigeant de Essilor, et François Michelin. Tous deux ont captivé l'auditoire, à tel
point que c'est à eux que toutes les questions, lors des discussions avec la salle, ont été adressées. Tous deux ont vanté les mérites de l'économie de marché, de la concurrence (qualifiée
de "divine" par Xavier Fontanet), du profit, souvent réinvesti dans les entreprises, de la mondialisation, de la liberté, du libéralisme. Ils ont stigmatisé le recours à l'Etat-Providence,
l'utilisation trompeuse de certains mots (acquis sociaux, précarité, solidarité,...), le racket des prélèvement obligatoires.
J'ai cependant été déçu par l'intervention de Hervé Magnouloux et peiné par
celles de deux représentants de la CFTC, Michel Coquillion et Joseph
Thouvenel.
En ce qui concerne le premier, il a recensé les diverses mesures mises en oeuvre, sans guère de succès, pour enrayer le chômage. J'ai noté que la dernière d'entre elles, le
développement de la formation, lui semblait la plus prometteuse.
Ma déception vient du fait qu'ont été complètement occultées les solutions sérieuses à ce grave problème, alors que le titre de l'intervention était "Comment vaincre le chômage ?" Et pourtant, la
doctrine sociale de l'Eglise indique très clairement quelles sont ces solutions ! Il suffit de se référer au compendium :
- article 347 : Il existe de bonnes raisons d'estimer qu'en de nombreuses circonstances « le marché libre soit l'instrument le plus approprié pour répartir les ressources et répondre
efficacement aux besoins ».
Ceci s'applique bien évidemment au marché de l'emploi, qu'il suffit de libérer pour répondre efficacement aux besoins (le besoin des salariés,
c'est un emploi rémunéré, un salaire, celui des entreprises, c'est une prestation effectuée par un salarié) et répartir les ressources (c'est à dire les
salaires, d'une part, et les salariés, d'autre part) ;
- article 216 (principe de subsidiarité) : « De même qu'on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la
communauté, les attributions dont ils sont capables de s'acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que troubler d'une
manière très dommageable l'ordre social, que de retirer aux groupements d'ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d'un rang plus élevé, les fonctions qu'ils sont en
mesure de remplir eux-mêmes».
En interdisant aux salariés et aux patrons de négocier librement entre eux, en faisant intervenir l'Etat et les organisations syndicales pour imposer un droit du travail contraignant, un salaire
minimum, une durée légale du travail, etc... on obtient ce qu'annonçait Pie XI : une injustice, un trouble très dommageable à l'ordre social, à savoir le chômage (de masse) ;
- article 133 : "C'est la raison pour laquelle ni sa (la personne humaine) vie, ni le développement de sa pensée, ni ses biens, ni ceux qui partagent son histoire
personnelle et familiale, ne peuvent être soumis à d'injustes restrictions dans l'exercice de ses droits et de sa liberté. La personne ne peut pas être finalisée à des projets de caractère
économique, social et politique imposés par quelque autorité que ce soit, même au nom de présumés progrès de la communauté civile dans son ensemble ou d'autres personnes, dans le présent ou
dans le futur".
Cet article condamne les atteintes à la liberté précitées, mais aussi le racket (fiscalité, charges sociales) qui s'attaque au droit de propriété des salariés comme des entrepreneurs, à savoir le
fruit de leur travail, autrement dit leur rémunération.
Dans un article suivant, je vous expliquerai pourquoi j'ai été très chagriné par les interventions des deux membres de la CFTC.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog