Depuis la décision de ALTERNATIVE LIBERALE (son candidat, Edouard Fillias, n'ayant pas réussi à obtenir 500 parrainages) de soutenir la candidature de François Bayrou, les libéraux sont très divisés quant à l'opportunité de ce soutien. Ceux qui sont contre s'insurgent contre un soutien à un personnage absolument pas libéral, ce qui n'est contesté par personne. Ceux qui sont pour argumentent essentiellement sur l'idée que François Bayrou veut faire des réformes institutionnelles proches de celles du programme d'ALTERNATIVE LIBERALE, que cela nous ferait sortir du bipartisme UMP/PS et ouvrirait une fenêtre aux libéraux.
A titre personnel, je trouve les arguments des uns et des autres tout-à-fait recevables. Je fais confiance aux dirigeants d'ALTERNATIVE LIBERALE, qui ont pris cette décision après mûre réflexion, à partir du moment où ils ne transigent pas avec la vérité (cette vérité dont le Christ nous a dit qu'elle nous rendra libres) : il s'agit d'un soutien de circonstance pour débloquer la situation politique, et en aucun cas un soutien au programme économique et social de Bayrou. Peut-être l'avenir leur donnera-t-il tort, mais en aucun cas je ne les suspecte d'arrières-pensées inavouables, de manoeuves visant à assurer leur avenir politique personnel.
Voici une article récent de Claude Reichman, principal pourfendeur du monopole de la Sécu française, qui va, me semble-t-il, dans le même sens que le Comité Directeur d'ALTERNATIVE LIBERALE. Du moins quand à la possibilité que Bayrou, s'il est élu, dévérouille le système politique français.
par Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue
Le silence est d'or. Telle est la devise à peine dissimulée des candidats à l'élection présidentielle. Oh, certes ils parlent. Et d'abondance. Mais surtout pas de ce qui pourrait fâcher. On ne saurait imaginer pire dérèglement de la démocratie. Celle-ci ne peut fonctionner que si les échéances électorales sont le moment des grands choix collectifs. A ne pas vouloir les faire, on se condamne à voir les problèmes surgir au moment où personne ne les attend et où nul n'est armé pour les résoudre. C'est évidemment ce qui va se passer en France, dès l'élection présidentielle accomplie et quel qu'en soit le vainqueur.
Les lois de la République, issues de la transposition des directives européennes votées à Bruxelles par les divers gouvernements français, permettent non seulement de s'assurer pour la maladie auprès d'une société privée, mais aussi de souscrire, dans les mêmes conditions, une retraite par capitalisation en lieu et place de la répartition, que condamne la démographie puisqu'on va vers une situation où il n'y aura plus qu'un cotisant pour un retraité ! Qui vous le dit ? Et pourtant les candidats le savent tous. Où est leur civisme, leur sens des responsabilités, leur honnêteté tout simplement ?
Et où sont les journalistes qui tentent d'informer leurs lecteurs ? Bien sûr, il y en a quelques-uns, qui sont l'honneur de leur profession. Mais pourquoi leurs confrères ne reprennent-ils pas ces informations ? Etrange vraiment, ce peuple français qui ne peut plus compter sur ses représentants politiques ni sur ceux qui sont chargés de l'informer, qui le sait parfaitement - car sinon il ne manifesterait pas un tel rejet des politiciens et des médias du système - et qui finalement se fait une raison, comme s'il n'y avait rien à faire.
Et c'est là que les commentateurs ont tout faux. Car ils interprètent cette apathie comme un état définitif. Or il suffira d'un résultat inattendu à l'élection présidentielle - et il semble bien qu'on s'y achemine - pour que s'ouvrent les vannes de la révolte. Trop longtemps contenue et inexprimée, celle-ci renversera tout. D'autant que le bouleversement du système social est en cours, initié par une avant-garde de combattants de la liberté qui sont en train d'ouvrir dans notre mur de Berlin à nous la brèche par laquelle s'engouffrera demain tout un peuple.
A la vérité, nous sommes au moment où le système se cherche un réformateur pour survivre sans changer l'essentiel. En Union soviétique, ce fut Gorbatchev. En France, c'est Bayrou. Après Gorbatchev, il y eut Eltsine, et avec lui le système disparut. Il en ira de même avec Bayrou s'il est élu. Le vrai réformateur viendra ensuite.
Tout se passe comme si la France ne pouvait pas sortir du communisme qui l'étouffe depuis la Libération sans passer par une sorte de quarantaine politique, un sas de décontamination ou, si l'on préfère, un purgatoire. Un peu de patience mes amis, l'heure de vérité est proche. Mais surtout que personne ne s'endorme. Il y a des grands soirs qu'il ne faut surtout pas manquer.