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5 janvier 2024 5 05 /01 /janvier /2024 13:26

Je formule pour vous les mêmes vœux que ceux déjà exprimés aux amis de Syndicatho :

Ces vœux sont aussi pour moi l'occasion de solliciter votre aide pour développer Syndicatho, syndicat interprofessionnel de salariés couvrant l'ensemble du territoire français : non pas en versant de l'argent, mais en m'aidant à faire connaître ce syndicat de salariés, à trouver de nouveaux adhérents et, surtout, à enregistrer des ouvertures de section syndicale en France (employeurs privés ou publics de plus de 50 salariés - plus de 10, dans certains cas).

L'objet de Syndicatho, comme des autres syndicats, est de défendre les intérêts des salariés. Comme la CFTC, nous nous appuyons sur la Doctrine Sociale de l'Église, mais il me semble que nous le faisons de façon beaucoup plus développée (mais sans faire de prosélytisme) et plus explicitement. Nos sections syndicales permettent de faire connaître cette doctrine - et, indirectement, l'Évangile - dans le monde professionnel.

Je vous invite, si le cœur vous en dit, à consulter le site Internet de Syndicatho, à me faire part de vos observations et suggestions, à vous abonner à la newsletter (en haut de la colonne de gauche, sur le site Internet), à adhérer (l'adhésion est libre, comme le montant de l'éventuelle cotisation : tout le monde peut adhérer et aucune cotisation minimale n'est demandée), à parler de Syndicatho autour de vous, à me mettre en relation avec des personnes susceptibles d'adhérer ou de m'aider d'une manière ou d'une autre (ex : site Internet, réseaux sociaux, conseil juridique, rédaction d'articles ou de communications, etc.) à développer Syndicatho.

Je suis à votre disposition pour toutes précisions complémentaires et vous remercie par avance de tout cœur !

Thierry Jallas
thierry.jallas@syndicatho.fr

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 14:14

Comme annoncé dans mon article du 23 juin, 2013, voici un article de Jean-Yves Naudet, paru dans la Nouvelle Lettre puis sur le site de l'ALEPS (Association pour la Liberté Économique et le Progrès Social) : www.libres.org.

Jean-Yves NAUDET est professeur d’économie à la Faculté de droit de l’Université d’Aix-Marseille (« Aix-Marseille Université- AMU »). Il est par ailleurs spécialiste de la doctrine sociale de l’Église (qu’il enseigne dans deux séminaires français), probablement le meilleur en France. Il est fondateur et Président de l’Association des économistes catholiques (AEC) de France depuis 2000.

Vous trouverez ici sa biographie plus complète.

Compte tenu de ce qui précède, mes lecteurs catholiques comprendront que, même si cela les surprend, les propos de l’auteur sont parfaitement conformes à l’enseignement social chrétien.

Si l’économie va mal, il y a un domaine qui va bien, c’est le protectionnisme. C’est d’autant plus désolant, que, comme nous l’avions montré il y a peu, les échanges internationaux sortent les pays de la pauvreté. La Nouvelle Lettre du 15 juin avait déjà tiré le signal d’alarme à propos de la guerre commerciale entre l’Union Européenne et la Chine, puis la France a contraint ses partenaires à mettre en avant l’exception culturelle dans les relations entre l’Europe et les États-Unis (Jacques Garello lui a consacré son éditorial du 22 juin). Au-delà de ces exemples, on voit fleurir partout les innovations protectionnistes. Ce n’est pas une bonne nouvelle : le nationalisme économique est un facteur de tension, voire de guerre.

Le libre-échange, porteur de concurrence et de paix

Il est habituel d’expliquer les bienfaits du libre échange par l’idée de Ricardo : la division internationale du travail. Le monde entier s’organiserait comme un vaste atelier au sein duquel chaque pays se spécialiserait dans l’activité pour laquelle il aurait « l’avantage comparatif » le plus élevé. Les parfums et la haute couture seraient l’apanage de la France, les voitures celui de l’Allemagne, les ordinateurs celui du Japon, les avions celui des États-Unis, etc. Ces exemples démontrent l’insanité de la thèse, les deux tiers des échanges extérieurs sont « croisés » (ou intra-sectoriels), pratiqués entre pays produisant les mêmes biens et services : voitures allemandes importés par des Français et réciproquement. Cette erreur d’analyse conduit malheureusement à des conclusions dangereuses : le libre échange condamnerait un pays à renoncer à des pans entiers de son activité (par exemple, l’agriculture française serait condamnée). Elle conduit aussi à penser que le commerce extérieur est une affaire d’État, alors qu’il est naturellement échange entre individus, agents économiques consommateurs et producteurs, sans considération de leur nationalité.

Le vrai sens du libre échange est d’élargir l’espace des échanges, le nombre et la diversité des échangistes, et de permettre ainsi une concurrence plus féconde. La concurrence est un puissant stimulant pour les entreprises en les poussant à s’adapter, à découvrir de nouveaux produits, de nouveaux marchés, de nouvelles techniques, etc. Mais aussi, comme l’expliquait Frédéric Bastiat, puisque l’économie doit toujours être regardée du point de vue des consommateurs, le libre-échange leur offre des produits plus diversifiés et moins coûteux : il accroît le pouvoir d’achat, ce qui explique que l’ouverture au libre échange a permis à des milliards d’individus de continents entiers d’ échapper à la misère.

Le « doux commerce », comme disait Montesquieu, est un facteur de paix : pour échanger, pas besoin d’être d’accord sur tout ; des peuples qui se sont durablement opposés, s’ils se mettent d’accord sur les règles du jeu, vont tisser des liens économiques qui rendront la guerre quasi-impossible. C’est ce qu’avait compris Napoléon III, lorsqu’il a signé sous l’influence de Cobden et de Michel Chevalier le traité de commerce avec l’Angleterre ; c’est ce qu’avaient compris les pères fondateurs de l’Europe, Gasperi, Schuman et Adenauer : c’est la liberté économique qui a ramené la paix sur notre continent et les liens culturels et amicaux sont venus après les échanges commerciaux. En sens inverse, le nationalisme économique a joué un rôle, aux côtés du nationalisme politique, dans l’enchaînement fatal qui a suivi la crise de 1929.

Protectionnisme monétaire

Si nous ne sommes pas en 1929, nous pouvons cependant être inquiets des signes de protectionnisme. Il y a le protectionnisme monétaire : nous sommes théoriquement en changes flottants, mais ce flottement est impur et les Banques Centrales ne se privent pas d’intervenir pour manipuler leurs monnaies, par les taux d’intérêt ou une intervention directe. Les Chinois, dont le Yuan n’est pas convertible, sous-estiment volontairement la valeur de leur monnaie, les Japonais font tout pour que le Yen perde de la valeur, les Américains font de même avec le dollar : chacun pousse aux « dévaluations compétitives », terme impropre, mais qui dit bien que l’on cherche à regagner par la manipulation des monnaies ce que l’on a perdu en compétitivité. Que de plaidoiries entendues sur les dégâts de l’« euro fort » qui, visiblement, n’a pas freiné les exportations allemandes !

Protectionnisme tarifaire

La forme habituelle du protectionnisme, en dehors des contingentements qui ont largement disparu, c’est d’enchérir artificiellement les prix des produits importés par des droits de douane. Les mercantilistes utilisaient le procédé, aux XVI° et XVII° siècles, et le protectionnisme de l’entre-deux guerres reposait largement sur ce principe. En 1947, les droits de douane étaient en moyenne supérieurs à 40% et c’est grâce aux négociations du Gatt puis de l’OMC qu’ils ont été réduits, tombant autour de 5%, mais pas supprimés, surtout dans certains secteurs. Le blocage du cycle de Doha est un signe des résistances qui existent dans ce domaine.

Un autre signe est fourni par les « exceptions » : nous sommes pour le libre-échange, certes, mais pas partout. La France a convaincu ses partenaires de la nécessité d’une exception culturelle, qui n’aura pour effet que d’affaiblir encore plus ce secteur, déjà rendu fragile par les subventions. Chacun veut son exception. Les agriculteurs de la FNSEA défendent « l’exception agricole française ». Lors du salon « Vinexpo », le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a expliqué que « le vin n’est pas un produit comme les autres ».

Le problème n’est pas spécifiquement français, et chacun est tenté de voir dans ses « spécialités » une exception qui doit échapper au libre-échange. D’exception en exception, on entre dans une logique mortifère de sanctions successives : on met un embargo contre les importations de panneaux solaires fabriqués en Chine, les Chinois ripostent à propos du vin français ou des voitures allemandes. On bloque l’acier américain, les Américains se vengent sur le fromage. Le protectionnisme est contagieux, il se répand comme un virus.

Les obstacles non-tarifaires

Mais il y a aussi la multiplication des normes, mises en place, officiellement pour des raisons sociales ou environnementales. Le but affiché est toujours « social » : protéger les enfants, la santé, les salariés, etc. La réalité est moins avouable : ces normes servent juste à écarter les produits étrangers, car elles correspondent, heureux hasard, aux habitudes nationales !

Le Monde consacrait récemment deux pages à ce « nouveau visage du protectionnisme ». On compte dans les pays membres de l’OMC 11 288 mesures sanitaires et phytosanitaires, concernant les produits alimentaires et les animaux et végétaux, (dont plus de 2 000 depuis le début de l’année !) et 15 560 obstacles techniques au commerce, concernant des règlements, normes et autres procédures de certification. Le Monde cite un bref florilège. On appréciera la pêche de crevettes uniquement par des moyens respectueux des tortues marines, la couleur imposée des fusées de détresse d’un yacht, les interdictions de maïs OGM, de viande de bœuf aux hormones ou de poulet lavé au chlore, les seuils de pollution des voitures ou les fleurs sans résidus de pesticide. Il n’est pas certain que tout cela soit uniquement justifié par des raisons de santé publique ! C’est l’un des rôles de l’OMC que de lutter contre ce type de protectionnisme galopant.

Faut-il être pessimiste devant cette renaissance du nationalisme économique? Certes la vigilance s’impose, les États montent les peuples les uns contre les autres. Mais la mondialisation a maintenant plus de vingt ans d’âge, depuis la chute du mur de Berlin, et il n’y a plus de « vrais » produits nationaux : produire français ne signifie plus grand-chose. Les pays émergents ont besoin du libre-échange pour soutenir leur développement. Beaucoup de membres de l’Union Européenne et le G8 lui-même s’inquiètent des risques protectionnistes. Mais le péril protectionniste disparaîtra quand on aura appris aux Français, comme aux autres, qu’ils peuvent bénéficier des bienfaits du libre-échange. Ce ne sera pas le plus facile.

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 16:34
Voici un article fort intéressant trouvé sur le site de la Croix.
Il me semble que Jean-Yves Naudet pourrait bien prendre à son compte le sous-titre de mon blog ("Chrétien, donc libéral"). J'ai pris la décision de faire connaître à mes lecteurs les articles que Jean-Yves Naudet publie pour le compte de l'ALEPS (Association pour la Liberté Économique et le Progrès Social) dans "La Nouvelle Lettre".
 
 
HYERES LE 16/03/2010 - ECONOMISTE CATHOLIQUE JEAN YVES NAUDET

HYERES LE 16/03/2010 - ECONOMISTE CATHOLIQUE JEAN YVES NAUDET (photo NICE MATIN).

Sa réflexion sur la moralisation de l’économie s’étend au champ politique à l’occasion du 20e colloque annuel du Creeadp, jeudi 20 et vendredi 21 juin, à Aix-en-Provence.

Comment réintroduire de l’éthique en politique ? Le thème du 20e colloque qui s’ouvre jeudi 20 juin au centre aixois de recherche en éthique économique tombe à pic, à l’heure où la classe politique est secouée par plusieurs affaires. Pendant deux jours, il va réunir juristes, philosophes et économistes dont Jean-Yves Naudet, président de l’Association des économistes catholiques et fondateur du centre.

« Sans moralisation de la conscience personnelle de chacun, les lois ne suffiront pas à faire évoluer la situation », estime-t-il. L’éthique est le cheval de bataille de ce fils de médecin âgé de 64 ans qui a grandi à Aix-en-Provence. Il a eu, dit-il, deux « révélations »

La première fut l’économie, que ce diplômé de Sciences-Po découvrit à la faculté d’Aix-en-Provence. Il fut aussitôt fasciné par cette matière « qui touche au quotidien des gens ». La seconde fut la doctrine sociale de l’Église, sur laquelle ce catholique se pencha à 25 ans à la demande d’un prêtre de sa paroisse.

« Contrairement aux idées reçues, l’Église n’a pas de mépris pour l’économie, explique-t-il. Experte en humanité, elle a une parole à apporter pour créer les conditions d’un développement économique orienté vers le bien commun. » 

« Éveiller les étudiants aux enjeux moraux »

C’est « naturellement » que ce professeur d’économie à la faculté aixoise de droit va tenter de « faire la jonction » entre les deux univers : « Nombre de catholiques méconnaissent l’économie, et beaucoup d’économistes se désintéressent de la dimension morale de l’économie », souligne ce père de quatre enfants, féru de généalogie et grand collectionneur de livres anciens sur l’économie (il en possède 5 000).

Entre deux cours de morale économique aux séminaires aixois­ Saint-Luc et Jean-Marie Vianney à Ars, il dirige le Creeadp, qu’il a créé en 1992 pour « éveiller les étudiants aux enjeux moraux de l’économie ». En 2000, il a aussi fondé l’Association des économistes catholiques, pour « réintroduire la dimension humaine », dans une matière trop portée sur l’économétrie. 

Vice-président de l’Association internationale pour l’enseignement social chrétien depuis 2007, il est membre depuis juin 2010 de l’Académie catholique de France, qui réunit des intellectuels. Il résume en ces termes son engagement : « Mon but n’est pas de changer l’économie de marché mais de tenter de l’humaniser. »

 

CORINNE BOYER (à Marseille)

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 22:34

Le vendredi 10 février 2012, à l'invitation et sous le parainage de l'Equipe d'Animation Pastorale d'Ozoir-la-Ferrière, une conférence était donnée dans la salle paroissiale par le Professeur Jean-Yves Naudet.

 

Jean-Yves Naudet est économiste, Professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Aix-Marseille, Président de l’Association des Économistes Catholiques, Membre de l’Académie Catholique de France. Il est aussi Directeur du Centre de Recherches en Éthique Économique, Vice-président de l’Association Internationale pour l’Enseignement Social Chrétien et il enseigne l’Éthique économique et la Doctrine sociale de l’Église dans de nombreux établissements (dont des séminaires).


Voici, en 2 parties, la vidéo de cette conférence, dont la qualité fut louée par l'auditoire bien garni. Parmi celui-ci, figuraient, notamment, les Pères André Dumortier et Charles Kuzo, le Père Régis Martin ayant été retenu par une AG de l'aumônerie scolaire.

A l’issue de la conférence, Jean-Yves Naudet a répondu aux questions de l'assistance et dédicacé son dernier livre, "La doctrine sociale de l'Église, une éthique pour notre temps.

 

Un grand merci à l'EAP d'Ozoir-la-Ferrière pour avoir rendu possible cette manifestation !

 

  Partie 1

Première partie de la conférence du Professeur Jean-Yves Naudet, donnée le 10 février 2012 à Ozoir-la-Ferrière : "Une éthique économique pour temps de crise : Caritas in Veritate, de Benoît XVI"

Partie 2

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 21:23

Deux manifestations, en lien avec la Doctrine Sociale de l'Eglise, vont avoir lieu en fin de semaine prochaine en Île-de-France : une conférence, le vendredi 10 février, et un colloque, le lendemain.

 

  1. Conférence du Pr Jean-Yves Naudet
     
     

     Une éthique économique pour temps de crise :
    Caritas in Veritate, de Benoît XVI 

     

    Vendredi 10 février 2012 à 20h30

    Salle paroissiale d’Ozoir-la-Ferrière (derrière l’église)

     

    Jean-Yves Naudet est économiste, Professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Aix-Marseille, Président de l’Association des Économistes Catholiques, Membre de l’Académie Catholique de France. Il est aussi Directeur du Centre de Recherches en Éthique Économique, Vice-président de l’Association Internationale pour l’Enseignement Social Chrétien et il enseigne l’Éthique économique et la Doctrine sociale de l’Église dans de nombreux établissements.

    Après la conférence, Jean-Yves Naudet échangera avec l’auditoire, puis dédicacera son dernier livre :

    La doctrine sociale de l'Église, une éthique pour notre temps aux Presses Universitaires de l'Aix-Marseille.

                                       

    La-doctrine-sociale-de-l-Eglise--une-ethique-economique-.jpg Caritas in Veritate couverture            

     

    Inscription préalable préférable (pour être prévenu en cas d’éventuel changement de dernière minute), par courriel adressé à eap.ozoir@gmail.com et/ou thierry.jallas@free.fr

  2. Colloque AEC / FSP : crise politique, crise économique, crise morale.

    Introduction-au-colloque-du-11-fevrier-2012_visuel.jpg

     

    Programme

     

    9h30             Accueil

    10h15            Allocution d’ouverture, par Francis Jubert, président de l’AFSP

    10h30            La dimension morale de la crise selon Benoît XVI par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris

    11h00            Une dette publique immorale ? par Jean-Yves Naudet, professeur des universités, président de l’AEC

    11h20            Une irresponsabilité monétaire et financière ? par Pierre de Lauzun, directeur général délégué de la Fédération bancaire française

    11h40            Rembourser ou remettre les dettes ? par Gérard Thoris, professeur à Sciences Po

    12h00            Discussion

    12h30            Pause déjeuner

    14h30            Une économie déboussolée ? par Jacques Bichot, professeur des universités

    15h00            Don et gratuité peuvent-ils contribuer à régler la crise ? par Pierre Deschamps, ancien dirigeant d’Unilog, président du fonds de dotation CapitalDon, président des Entrepreneurs et Dirigeants chrétiens (2006-2010)

    15h30              Discussion

    16h00                  Pause

    16h30            Sauver la gouvernance mondiale ? par François Martin, consultant international, auteur de la Mondialisation sans peur (Muller, 2010)

    17h00             Les valeurs morale de la démocratie ou le risque d'une démocratie amorale, par Damien Le Guay, philosophe, maître de conférences à HEC

    17h30             Discussion

    18h00            Comment s’en sortir ?

                par François de Lacoste Lareymondie, vice-président de l’AFSP 

    18h30            Fin des travaux

     

    Contact :

    Astrid Coeurderoy
    astrid@libertepolitique.com
    01 47 53 05 50

    Lieu : Paroisse catholique St-Pierre du Gros-Caillou (VIIe)
    Date : 11/02/2012
    Adresse :
    92, rue Saint-Dominique
    75007 Paris
    Horaires : De 09:30 h à 18:30 h
    Type d'entrée :Entrée gratuite sous réservation

    Informations : astrid@libertepolitique.com

    Buffet-déjeuner : 13 euros 

    Inscriptions 

    2 modes d'inscriptions :

  3.  Participation libre avec préinscription (sans déjeuner) : inscriptions ci-dessus
  4. Participation avec déjeuner : 13 eurosCLIQUEZ ICI
         Préinscriptions et règlements en ligne obligatoire.
     

 

  • Colloque AEC / FSP du 30 avril 2011 : "La logique du don et de la gratuité dans l'économie selon Caritas in Veritate".

    Programme 

    14h30 :     Introduction par Francis Jubert, président de l’Association pour la Fondation de Service politique :
     

     

     

    14h40 :     Mgr Alain Castet, évêque de Luçon, chancelier de l'Institut catholique d'études supérieures (ICES, La Roche-sur-Yon) : « La relation entre Dieu et les hommes : échange et/ou gratuité ? »
     

     

    15h00 :     Jean-Yves Naudet, président de l’Association des Economistes catholiques, professeur à l’université Paul-Cézanne d’Aix-Marseille : « Vol, échange ou don : comment se procurer des ressources rares ? – Les pistes ouvertes par Benoît XVI »
     

     

    15h20 :     Gérard Thoris, professeur à Sciences Po, Paris, AEC : « La place du don dans l’économie marchande »
     

     

    15h40 :     Discussion
     

    16h00 :     Pause

    16h20 :     Jean-Didier Lecaillon, professeur à l'Université Panthéon-Assas, AEC : « Le marché du don »
     

     

    16h40 :     Jacques Bichot, économiste, professeur honoraire à l’Université de Lyon III, AEC : « La charité légale de l’Etat-providence »
     

     

     

    17h00 :     Nicolas Masson, consultant en ressources humaines : « La présence du don dans la vie des entreprises et sa nécessité pour leur performance »
     

     

     

    17h20 :     Thierry Boutet, Association pour la Fondation de Service politique : « Comment la politique peut-elle ordonner l’économie au bien commun ? »
     

     

     

    17h40 :     Discussion
     

    18h00 :     Conclusion par Jean-Yves Naudet
     

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 10:42
C'est avec grand plaisir que j'ai appris, hier, la tenue d'un colloque susceptible d'intéresser, non seulement tous les catholiques, mais également tous les hommes de bonne volonté prêts à découvrir ou approfondir ce que dit Benoît XVI dans son encyclique "Caritas in veritate", en particulier à propos de la liberté et des relations Etat / Société civile.

Ce colloque est le 4e organisé par l'AEC (Association des Economistes Catholiques) et la l'Association pour la Fondation de Service Politique sur le théme "Actualité de la Doctrine Sociale de l'Eglise".

En voici le programme.


ACTUALITÉ de

LA DOCTRINE SOCIALE

de l’EGLISE

 

Quatrième colloque organisé par

 

l’Association des Economistes Catholiques

 et

l’Association pour la Fondation de Service Politique

 

 

CARITAS IN VERITATE :
Un appel à libérer
la société civile


 

 

 

 

 

Paris,

Samedi 20 mars 2010

 

 



PROGRAMME

Modérateur du colloque : François de LACOSTE-LAREYMONDIE

Fondation de Service Politique

 

MATINÉE

 

 9 h 30     Introduction, par François de LACOSTE-LAREYMONDIE (vice-président de la Fondation de Service Politique).

 

 9 h 40     La place du don et de la gratuité, par Mgr Nicolas BROUWET, Evêque auxiliaire de Nanterre.

 

10 h 10     La société civile selon Benoît XVI, par Jean-Yves NAUDET (Professeur de Sciences économiques de l’Université Paul Cézanne (Aix-Marseille III), Président de l’AEC).

 

10 h 40                     La naissance de la société civile, par Jean-François MATTEI (Professeur émérite de philosophie à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis, Membre de l’Institut Universitaire de France).

 

11 h 10                     Pause

 

11 h 30                     Table-ronde 1 (suivie d’une discussion) : Le contexte : la domination du binôme Etat/marché avec le Père Pierre COULANGE (Professeur de théologie au Studium Notre Dame de Vie), Pierre GARELLO (Professeur de Sciences économiques à l’Université Paul Cézanne (Aix-Marseille III)), Jean-Pierre AUDOYER (Doyen de la FACO – Faculté Libre de Droit, d’Economie et de Gestion).

12 h 45    Pause déjeuner (Déjeuner libre : les participants sont invités à aller déjeuner dans le quartier).

 

 

APRES-MIDI

 

Comment rendre son vrai rôle à la société civile ?

 

14 h 45  Table-ronde 2  (suivie d’une discussion) : A qui appartiennent la famille, l’éducation, la culture ? avec Jean-Didier LECAILLON (Professeur de Sciences économiques à l’Université Panthéon-Assas (Paris II), vice-président de l’AEC), Recteur Armel PECHEUL (Professeur de Droit public à l’Université d’Angers, Président du Conseil Scientifique de l’ICES), Aude de KERROS (peintre, graveur, essayiste).

 

15 h 45  Table-ronde 3 (suivie d’une discussion) : A qui appartient la solidarité ? avec Jacques BICHOT (Professeur émérite de l’Université Jean Moulin (Lyon III), vice-président de l’AEC), Hugues RENAUDIN (Président du Comité Français de Secours aux Enfants)

 

Séance de conclusion : la place du don et de la gratuité dans la société, la vie politique et l’économie

 

16 h 45    La charité dans l’ordre politique et économique, par Philippe BENETON (Professeur de Science Politique à l’Université de Rennes I).

 

17 h 15    Conclusion, par François de LACOSTE-LAREYMONDIE (vice-président de la Fondation de Service Politique).



Le colloque se déroulera

le samedi 20 mars  2010

 à partir de 9 h 30 (accueil dès 9 h 00)

Paroisse Saint-Pierre du Gros Caillou,

92, rue Saint Dominique – 75007 Paris

 

 

Entrée libre, participation aux frais souhaitée

 

Renseignements

 

ASSOCIATION DES ECONOMISTES CATHOLIQUES

Jean-Yves NAUDET

22, avenue des Floralies

13770 VENELLES

tél : 04 42 17 28 73

fax : 04 42 17 28 59

Contact : jeanyvesnaudetu3@yahoo.fr

http://aecfrance.new.fr

AEC

 

 

Fondation de Service Politique

Philippe de SAINT-GERMAIN

83, rue St Dominique

75007 PARIS

Contact : colloque@libertepolitique.com

www.libertepolitique.com

 

 

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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 16:24
Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium  de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il reprend différents passages (en rouge, ceux qui parlent plus particulièrement de liberté). Le thème "Sauvegarder l'environnement" fait l'objet du chapitre X du compendium (articles 451 à 487). En mauve, figurent des passages qui, de mon point de vue et pour des raisons que j'expliquerai, prêtent à contestation.

451 L'expérience vive de la présence divine dans l'histoire est le fondement de la foi du peuple de Dieu (...)
La foi d'Israël vit dans le temps et dans l'espace de ce monde, perçu non pas comme un milieu hostile ou comme un mal dont il faut se libérer, mais plutôt comme le don même de Dieu, le lieu et le projet qu'il confie à la conduite responsable et au travail de l'homme. La nature, œuvre de l'action créatrice divine, n'est pas une concurrente dangereuse. Dieu, qui a fait toutes choses, pour chacune d'elle « vit que cela était bon » (Gn 1, 4.10.12.18. 21.25). Au sommet de sa création, comme quelque chose de « très bon » (Gn 1, 31), le Créateur place l'homme. Seuls l'homme et la femme, parmi toutes les créatures, ont été voulus par Dieu « à son image » (Gn 1, 27): c'est à eux que le Seigneur confie la responsabilité de toute la création, la tâche de prendre soin de son harmonie et de son développement (cf. Gn 1, 26-30). Le lien spécial du couple humain avec Dieu explique sa position privilégiée dans l'ordre de la création.

453 Le salut définitif, que Dieu offre à toute l'humanité par son propre Fils, ne s'accomplit pas en dehors de ce monde. Bien que blessé par le péché, il est destiné à connaître une purification radicale (cf. 2 P 3, 10) dont il sortira renouvelé (cf. Is 65, 17; 66, 22; Ap 21, 1), en devenant finalement le lieu où « la justice habitera » (cf. 2 P 3, 13).
Dans son ministère public, Jésus met en valeur les éléments naturels. Il est non seulement un savant interprète de la nature à travers les images qu'il aime en offrir et les paraboles, mais il est aussi celui qui la domine (cf. l'épisode de la tempête apaisée en Mt 14, 22-33; Mc 6, 45-52; Lc 8, 22- 25; Jn 6, 16-21): le Seigneur la met au service de son dessein rédempteur. Il demande à ses disciples de considérer les choses, les saisons et les hommes avec la confiance des fils qui savent ne pas pouvoir être abandonnés par un Père prévoyant (cf. Lc 11, 11-13). Loin de se faire esclave des choses, le disciple du Christ doit savoir s'en servir pour créer le partage et la fraternité (cf. Lc 16, 9-13).

456 La vision biblique inspire les comportements des chrétiens en ce qui concerne l'utilisation de la terre, ainsi que le développement de la science et de la technique.

463
Une conception correcte de l'environnement ne peut pas, d'une part, réduire de manière utilitariste la nature à un simple objet de manipulation et d'exploitation, et elle ne doit pas, d'autre part, l'absolutiser et la faire prévaloir sur la personne humaine au plan de la dignité.

465
Le Magistère souligne la responsabilité qui incombe à l'homme de préserver un environnement intègre et sain pour tous..

466
La protection de l'environnement constitue un défi pour l'humanité tout entière: il s'agit du devoir, commun et universel, de respecter un bien collectif..

467 La responsabilité à l'égard de l'environnement, patrimoine commun du genre humain, s'étend non seulement aux exigences du présent, mais aussi à celles du futur: (...)
Il s'agit d'une responsabilité que les générations présentes ont envers les générations à venir.

474 Les biotechnologies modernes ont un fort impact social, économique et politique, au plan local, national et international. Elles doivent être évaluées selon les critères éthiques qui doivent toujours orienter les activités et les rapports humains dans le domaine socio-économique et politique. Il faut avoir présent à l'esprit surtout les critères de justice et de solidarité, ..

475 Dans un esprit de solidarité internationale, différentes mesures peuvent être mises en œuvre quant à l'usage des nouvelles biotechnologies. Il faut faciliter, en premier lieu, des échanges commerciaux équitables, libres de contraintes injustes.

470 La programmation du développement économique doit considérer attentivement « la nécessité de respecter l'intégrité et les rythmes de la nature », car les ressources naturelles sont limitées et certaines ne sont pas renouvelables. (...) Toute activité économique qui se prévaut des ressources naturelles doit aussi se soucier de la sauvegarde de l'environnement et en prévoir les coûts, (...)
Une économie respectueuse de l'environnement ne poursuivra pas seulement l'objectif de la maximalisation du profit, car la protection de l'environnement ne peut pas être assurée uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices.
L'environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate.

473 La vision chrétienne de la création comporte un jugement positif sur la licéité des interventions de l'homme sur la nature, y compris aussi sur les autres êtres vivants, et, en même temps, un fort rappel au sens des responsabilités.

476 La solidarité comporte aussi un rappel à la responsabilité qu'ont les pays en voie de développement et, en particulier, leurs responsables politiques, de promouvoir une politique commerciale favorable à leurs peuples et les échanges de technologies capables d'améliorer leurs conditions alimentaires et sanitaires.

485
L'eau, de par sa nature même, ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d'autres et son usage doit être rationnel et solidaire.

487 L'attitude qui doit caractériser l'homme face à la création est essentiellement celle de la gratitude et de la reconnaissance: le monde, en effet, renvoie au mystère de Dieu qui l'a créé et le soutient. (...). Le monde s'offre au regard de l'homme comme trace de Dieu,
lieu où se révèle sa puissance créatrice, providentielle et rédemptrice. 

On trouve dans le remarquable livre du Professeur Pascal Salin, "Libéralisme", notamment au chapitre 16 ("La défense de l'environnement : bien public ou bien privé ?", une argumentation qui va à l'encontre des passages en mauve (articles 470 et 485, entre autres). J'invite mes lecteurs à lire ce livre, très clair, d'une logique irréfutable. Pascal Salin y développe l'idée que ce qui est "propriété collective" (dans le sens "propriété publique" est considéré par les individus comme n'appartenant à personne et personne ne voit donc son intérêt personnel à en prendre soin, au contraire de ce qui est propriété privée. Il explique pourquoi la protection des éléphants d'Afrique, des tortues de mer, des rhinocéros, de la forêt amazonienne, par exemple, passent par leur privatisation. Voici trois extraits du chapitre précité.

"Les tortues marines n'ont pas eu la même chance que les éléphants. En effet, il existait, il y a quelques années, deux fermes à tortues, l'une aux îles Caïmans, l'autre à Tahiti. L'intérêt de leurs propriétaires était évidemment de tout faire pour perpétuer l'espèce, en particulier en protégeant les oeufs contre les rapaces - qui suppriment environ 90% de la ponte - ou contre les humains, et en assurant le développement régulier et le renouvellement des tortues. Mais, hélas, les écologistes sont passés par là et ils ont fait interdire le commerce de l'écaille de tortue. Les fermes à tortues ont donc dû fermer, faute de débouchés. Mais cela n'empêche évidemment pas la capture illégale des rares spécimens qui subsistent. Il est maintenant presque certain, grâce à la réglementation internationale sur la protection des tortues, que celles-ci vont disparaître.
On peut multiplier les exemples, ils aboutissent tous à la même conclusion : seules l'instauration du capitalisme, c'est à dire d'un régime de droits de propriété privés, et la suppression du collectivisme permettent de défendre les espèces animales menacées et l'environnement. Et ce que l'on constate pour les espèces animales est également vrai, bien évidemment, pour les espèces végétales."

"Ainsi, il est constant de dénoncer la destruction des forêts tropicales par les grandes sociétés multinationales, symboles d'un capitalisme apatride et destructeur. Uniquement mues par le souci de maximiser leurs propres profits, elles coupent des arbres centenaires, pratiquent de larges saignées dans les forêts et, ce faisant, portent atteinte à ce "poumon de l'humanité" que seraient les forêts tropicales, en particulier la forêt amazonienne. Dans la description de ce carnage, on oublie cependant de préciser une chose, à savoir que ces grandes sociétés ne sont pas propriétaires de la forêt, mais qu'elles bénéficient seulement d'une concession accordée par le véritable propriétaire, l'Etat. De là vient tout le mal. En effet, un régime de concession n'accorde au bénéficiaire que deux attributs du droit de propriété, l'usus et le fructus, mais pas l'élément essentiel, l'abusus, qui reste aux mains de l'Etat.
Si des entreprises privées, véritablement capitalistes, pouvaient se porter acquéreurs de droits de propriété intégraux sur les forêts tropicales, les conséquences en seraient considérables. Elles seraient incitées à reconstituer et même à développer les plantations car la valeur de leurs terrains dépendrait évidemment de la valeur des arbres susceptibles d'y être coupés dans le futur."

"Quand on regarde une carte de l'évolution des forêts au cours des décennies récentes, il est frappant de constater que leur superficie a augmenté de manière significative dans certaines zones du monde et diminué fortement dans d'autres. Or cette évolution est fortement corrélée au régime juridique : la forêt a progressé là où elle est majoritairement privée, par exemple en Europe ; elle a diminué là où elle fait l'objet d'une propriété étatique, par exemple en Afrique ou en Asie"

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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 23:09
Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium  de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il reprend différents passages (en rouge, ceux qui parlent plus particulièrement de liberté). Le thème de la communauté internationale fait l'objet du chapitre 9 du compendium (articles 428 à 450).

428 Les récits bibliques sur les origines montrent l'unité du genre humain et enseignent que le Dieu d'Israël est le Seigneur de l'histoire et du cosmos: son action englobe le monde entier et toute la famille humaine, à laquelle est destinée l'œuvre de la création. La décision de Dieu de faire l'homme à son image et à sa ressemblance (cf. Gn 1, 26-27) confère à la créature humaine une dignité unique, qui s'étend à toutes les générations (cf. Gn 5) et sur toute la terre (cf. Gn 10). Le Livre de la Genèse montre en outre que l'être humain n'a pas été créé isolé, mais dans un contexte dont font partie intégrante l'espace vital qui lui assure la liberté (le jardin), la disponibilité des aliments (les arbres du jardin), le travail (le commandement de cultiver) et surtout la communauté (le don de l'aide semblable à lui) (cf. Gn 2, 8-24). Dans tout l'Ancien Testament, les conditions qui assurent la plénitude à la vie humaine font l'objet de la bénédiction divine. Dieu veut garantir à l'homme les biens nécessaires à sa croissance, la possibilité de s'exprimer librement, le résultat positif du travail et la richesse de relations entre des êtres semblables.

431 Le Seigneur Jésus est le prototype et le fondement de la nouvelle humanité. En lui, véritable « image de Dieu » (2 Co 4, 4) l'homme créé par Dieu à son image trouve son achèvement. (...) Grâce à l'Esprit, l'Église connaît le dessein divin qui embrasse le genre humain tout entier (cf. Ac 17, 26) et qui vise à réunir, dans le mystère d'un salut réalisé sous la seigneurie du Christ (cf. Ep 1, 8-10), toute la réalité de la création fragmentée et dispersée. (...) la famille humaine est appelée à redécouvrir son unité et à reconnaître la richesse de ses différences, pour parvenir à la « pleine unité dans le Christ ».

432 Le message chrétien offre une vision universelle de la vie des hommes et des peuples sur la terre, qui fait comprendre l'unité de la famille humaine. Cette unité ne doit pas être construite par la force des armes, de la terreur ou des abus de pouvoir, mais elle est plutôt le résultat de ce « modèle d'unité suprême, reflet de la vie intime de Dieu un en trois personnes, (...) que nous chrétiens désignons par le mot “communion” », et une conquête de la force morale et culturelle de la liberté.

433 Le caractère central de la personne humaine et la disposition naturelle des personnes et des peuples à nouer des relations entre eux sont les éléments fondamentaux pour construire une vraie Communauté internationale dont l'organisation doit tendre au véritable bien commun universel. (...) La coexistence entre les nations est fondée sur les mêmes valeurs qui doivent orienter celle entre les êtres humains: la vérité, la justice, la solidarité et la liberté.

434 Le droit se présente comme un instrument de garantie de l'ordre international,
c'est-à-dire de la coexistence entre communautés politiques qui, individuellement, poursuivent le bien commun de leurs citoyens et qui, collectivement, doivent tendre à celui de tous les peuples, dans la conviction que le bien commun d'une nation est inséparable du bien de la famille humaine tout entière. (...) La communauté internationale est une communauté juridique fondée sur la souveraineté de chaque État membre, sans liens de subordination qui nient ou limitent son indépendance.

435 Le Magistère reconnaît l'importance de la souveraineté nationale, conçue avant tout comme expression de la liberté qui doit régler les rapports entre les États. La souveraineté représente la subjectivité d'une nation sous l'angle politique, économique, social et aussi culturel. La dimension culturelle acquiert une consistance particulière en tant que force de résistance aux actes d'agression ou aux formes de domination qui conditionnent la liberté d'un pays: la culture constitue la garantie de conservation de l'identité d'un peuple; elle exprime et favorise sa souveraineté spirituelle. (...) il convient de prendre attentivement en considération l'absence d'un accord international qui affronte de façon appropriée « les droits des nations »; son élaboration pourrait opportunément examiner les questions relatives à la justice et à la liberté dans le monde contemporain.

436 Pour réaliser et consolider un ordre international qui garantisse efficacement la coexistence pacifique entre les peuples, la même loi morale qui régit la vie des hommes doit également régler les rapports entre les États, « loi morale dont l'observance doit être inculquée et favorisée par l'opinion publique de toutes les nations et de tous les États, avec une telle unanimité de voix et de force que personne ne puisse oser la mettre en doute ou en atténuer l'obligation ». Il est nécessaire que la loi morale universelle, inscrite dans le cœur de l'homme, soit considérée comme effective et incontournable en tant qu'expression vive de la conscience commune de l'humanité, une « grammaire » capable d'orienter le dialogue sur l'avenir du monde.

437 Le respect universel des principes qui inspirent un « ordre juridique en harmonie avec l'ordre moral » est une condition nécessaire pour la stabilité de la vie internationale. La recherche d'une telle stabilité a favorisé l'élaboration progressive d'un droit des peuples (“jus gentium”), qui peut être considéré comme l' « ancêtre du droit international ». La réflexion juridique et théologique, ancrée dans le droit naturel, a formulé « des principes universels, qui sont antérieurs et supérieurs au droit interne des États », comme l'unité du genre humain, l'égale dignité de chaque peuple, le refus de la guerre pour régler les différends, l'obligation de coopérer en vue du bien commun, l'exigence de respecter les engagements souscrits (“pacta sunt servanda”). Il faut particulièrement souligner ce dernier principe pour éviter « la tentation de recourir au droit de la force plutôt qu'à la force du droit ».

438 Pour résoudre les conflits qui surgissent entre les diverses communautés politiques et qui compromettent la stabilité des nations et la sécurité internationale, il est indispensable de se référer à des règles communes issues de la négociation, en renonçant définitivement à l'idée de rechercher la justice par le recours à la guerre (...) La Charte des Nations Unies interdit non seulement le recours à la force, mais aussi la menace même de l'utiliser: cette disposition est née de la tragique expérience de la deuxième guerre mondiale. Le Magistère n'avait pas manqué, durant ce conflit, d'identifier certains facteurs indispensables pour édifier un nouvel ordre international: la liberté et l'intégrité territoriale de chaque nation, la protection des droits des minorités, une juste répartition des ressources de la terre, le refus de la guerre et la mise en œuvre du désarmement, le respect des pactes conclus et la cessation de la persécution religieuse.

439 Pour consolider la primauté du droit, c'est le principe de la confiance réciproque qui vaut avant tout.(...)Des progrès (...) permettront à la Communauté internationale de se présenter, non plus comme un simple moment d'agrégation de la vie des États, mais comme une structure où les conflits peuvent être résolus de manière pacifique: « De même qu'à l'intérieur des États (...) le système de la vengeance privée et des représailles a été remplacé par l'autorité de la loi, de même il est maintenant urgent qu'un semblable progrès soit réalisé dans la communauté internationale ». En définitive, le droit international « doit éviter que prévale la loi du plus fort ».

440 L'Église a accompagné le cheminement vers une « communauté » internationale authentique, qui a pris une direction précise avec l'institution, en 1945, de l'Organisation des Nations Unies, laquelle « a contribué notablement à promouvoir le respect de la dignité humaine, la liberté des peuples et l'exigence du développement, préparant ainsi le terrain culturel et institutionnel sur lequel peut être édifiée la paix ». La doctrine sociale, en général, considère positivement le rôle des Organisations inter-gouvernementales, en particulier de celles qui œuvrent dans des secteurs spécifiques, tout en exprimant des réserves quand elles affrontent les problèmes de façon incorrecte.

441 La sollicitude pour une coexistence ordonnée et pacifique de la famille humaine pousse le Magistère à mettre en relief la nécessité d'instituer « une autorité publique universelle, reconnue par tous, qui jouisse d'une puissance efficace, susceptible d'assurer à tous la sécurité, le respect de la justice et la garantie des droits ». (...) Il est essentiel que cette autorité soit le fruit d'un accord et non d'une imposition, et qu'elle ne soit pas comprise comme « un super-État mondial ».
Une autorité politique exercée dans le cadre de la Communauté internationale doit être réglementée par le droit, ordonnée au bien commun et respectueuse du principe de subsidiarité: « Il n'appartient pas à l'autorité de la communauté mondiale de limiter l'action que les États exercent dans leur sphère propre, ni de se substituer à eux. Elle doit au contraire tâcher de susciter dans tous les pays du monde des conditions qui facilitent non seulement aux gouvernements mais aussi aux individus et aux corps intermédiaires l'accomplissement de leurs fonctions, l'observation de leurs devoirs et l'usage de leurs droits dans des conditions de plus grande sécurité ».

442 Une politique internationale tournée vers l'objectif de la paix et du développement grâce à l'adoption de mesures coordonnées  est rendue plus que jamais nécessaire par la mondialisation des problèmes.

443 Le Magistère évalue de manière positive le rôle des regroupements qui se sont formés dans la société civile pour accomplir une importante fonction de sensibilisation de l'opinion publique aux différents aspects de la vie inter- nationale, avec une attention particulière au respect des droits de l'homme ...

444 Le Saint-Siège — ou Siège Apostolique — est un sujet international à plein titre en tant qu'autorité souveraine qui réalise des actes qui lui sont juridiquement propres. Il exerce une souveraineté externe, reconnue dans le cadre de la Communauté internationale, qui reflète la souveraineté exercée à l'intérieur de l'Église et qui est caractérisée par son unité d'organisation et par son indépendance. (...) L'activité internationale du Saint-Siège se manifeste objectivement sous différents aspects, notamment: le droit de légation actif et passif; l'exercice du “ius contrahendi”, avec la stipulation de traités; la participation à des organisations inter-gouvernementales, par exemple celles qui appartiennent au système des Nations Unies; les initiatives de médiation en cas de conflits. Cette activité entend offrir un service désintéressé à la Communauté internationale, car elle ne cherche pas d'avantages partisans, mais se fixe pour but le bien commun de la famille humaine tout entière. Dans ce contexte, le Saint-Siège se prévaut en particulier de son propre personnel diplomatique.

445 Le service diplomatique du Saint-Siège, fruit d'une pratique ancienne et consolidée, est un instrument qui œuvre non seulement pour lalibertas ecclesiae, mais aussi pour la défense et la promotion de la dignité humaine, ainsi que pour un ordre social basé sur les valeurs de la justice, de la vérité, de la liberté et de l'amour.

446 La solution du problème du développement requiert la coopération entre les différentes communautés politiques. Celles-ci « se conditionnent réciproquement, et on peut affirmer que chacune se développe en contribuant au développement des autres (...) Dans la vision du Magistère, le droit au développement se fonde sur les principes suivants: unité d'origine et communauté de destin de la famille humaine; égalité entre toutes les personnes et entre toutes les communautés basée sur la dignité humaine; destination universelle des biens de la terre; intégralité de la notion de développement, caractère central de la personne humaine; et solidarité.

447 La doctrine sociale encourage des formes de coopération capables de favoriser l'accès au marché international de la part des pays marqués par la pauvreté et le sous-développement: « Il n'y a pas très longtemps, on soutenait que le développement supposait, pour les pays les plus pauvres, qu'ils restent isolés du marché mondial et ne comptent que sur leurs propres forces. L'expérience de ces dernières années a montré que les pays qui se sont exclus des échanges généraux de l'activité économique sur le plan international ont connu la stagnation et la régression, et que le développement a bénéficié aux pays qui ont réussi à y entrer. Il semble donc que le problème essentiel soit d'obtenir un accès équitable au marché international, fondé non sur le principe unilatéral de l'exploitation des ressources naturelles, mais sur la valorisation des ressources humaines ». Parmi les causes qui concourent le plus à déterminer le sous-développement et la pauvreté, en plus de l'impossibilité d'accéder au marché international, il faut mentionner l'analphabétisme, l'insécurité alimentaire, l'absence de structures et de services, le manque de mesures pour garantir l'assistance sanitaire de base, le manque d'eau potable, la corruption, la précarité des institutions et de la vie politique elle-même. Il existe un lien, dans de nombreux pays, entre la pauvreté et le manque de liberté, de possibilités d'initiative économique, d'administration de l'État capable de mettre en place un système approprié d'éducation et d'information.

448 L'esprit de la coopération internationale requiert qu'au-dessus de la logique étroite du marché, il y ait la conscience d'un devoir de solidarité, de justice sociale et de charité universelle.

449 Au début du nouveau millénaire, la pauvreté de milliards d'hommes et de femmes est la « question qui, plus que toute autre, interpelle notre conscience humaine et chrétienne ». La pauvreté pose un dramatique problème de justice: la pauvreté, sous ses différentes formes et conséquences, se caractérise par une croissance inégale et ne reconnaît pas à chaque peuple « le même droit à “s'asseoir à la table du festin” ». Cette pauvreté rend impossible la réalisation de l'humanisme plénier que l'Église souhaite et poursuit, afin que les personnes et les peuples puissent « être plus » et vivre dans « des conditions plus humaines ».

La lutte contre la pauvreté trouve une forte motivation dans l'option — ou amour préférentiel — de l'Église pour les pauvres. Dans tout son enseignement social, l'Église ne se lasse pas de rappeler aussi certains autres de ses principes fondamentaux: le premier d'entre eux est la destination universelle des biens. En réaffirmant constamment le principe de la solidarité, la doctrine sociale incite à passer à l'action pour promouvoir « le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous ». Le principe de la solidarité, notamment dans la lutte contre la pauvreté, doit toujours être opportunément associé à celui de la subsidiarité, grâce auquel il est possible de stimuler l'esprit d'initiative, base fondamentale de tout développement socio-économique, dans les pays pauvres eux-mêmes:  il faut porter attention aux pauvres « non comme à un problème, mais comme à des personnes qui peuvent devenir sujets et protagonistes d'un avenir nouveau et plus humain pour tous ».

450 Dans les questions liées à la crise de l'endettement de nombreux pays pauvres, il faut avoir présent à l'esprit le droit au développement. À l'origine de cette crise se trouvent des causes complexes et de différentes sortes, tant au niveau international — fluctuation des changes, spéculations financières, néocolonialisme économique — qu'à l'intérieur des différents pays endettés — corruption, mauvaise gestion de l'argent public, utilisation non conforme des prêts reçus. Les plus grandes souffrances, qui se rattachent à des questions structurelles mais aussi à des comportements personnels, frappent les populations des pays endettés et pauvres, qui n'ont aucune responsabilité. La communauté internationale ne peut pas négliger une telle situation: tout en réaffirmant le principe que la dette contractée doit être remboursée, il faut trouver des voies pour ne pas compromettre le « droit fondamental des peuples à leur subsistance et à leur progrès ».

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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 21:34
Le texte qui suit est de Stanislas de Sainte Agathe, sur son blog consacré à la doctrine sociale de l'Eglise catholique. Je reprends la plume dans le dernier paragraphe, consacré à un mémoire de mastère.

 La doctrine sociale de l’Eglise est plutôt méconnue. Denis Matschek, qui a enseigné la doctrine sociale et animé des groupes d’études, s’est construit un outil personnel, avec cette remarquable synthèse, pour aider ceux qui débutent en la matière. Aussi, souhaite-t-il faire partager au plus grand nombre ce document et les diaporamas associés. Merci à lui de tout coeur !

Pas aisé de "réduire" la doctrine sociale et de la rendre accessible, tant elle renvoie à de nombreux textes, dont "le degré d’autorité" magistériel est différent.
Cette entreprise, ce défi a été relevé et l’Eglise a offert le compendium.
Pour des besoins didactiques réels, une synthèse du compendium a été entreprise.
Le résultat : un document d’à peine plus de cent pages et quelques 14 diaporamas (500 diapos !).
Pari gagné, ces documents peuvent s’avérer extrêmement précieux pour se remettre les idées en place et garder une vue "globale" et sûre de la question et ainsi servir de base à des formations sur le sujet ou animer des conférences débats.
Aussi pour construire une civilisation de l’Amour voici de quoi faire un premier pas, début d’un long voyage ou plutôt pèlerinage ?

Ordre selon lequel il est souhaitable de présenter le diaporama de la DSE :

1. DSE INTRODUCTION

2. LE DESSEIN D’AMOUR DE DIEU POUR L’HUMANITE

3. MISSION DE L’EGLISE ET DSE

4. LA PERSONNE HUMAINE ET SES DROITS

5. LES PRINCIPES ET VALEURS DE LA DSE

6. LA FAMILLE CELLULE VITALE DE LA SOCIETE

7. DSE ET LE TRAVAIL

8. DSE ET VIE ECONOMIQUE

9. DSE ET COMMUNAUTE POLITIQUE

10. LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

11. SAUVEGARDER L’ENVIRONNEMENT

12. LA PROMOTION DE LA PAIX

13. DSE ET ACTION ECCLESIALE

14. POUR UNE CIVILISATION DE L’AMOUR


En outre, je signale un mémoire de mastère écrit sur le sujet suivant : "L'influence des principes de la doctrine sociale de l'Eglise sur les politiques de ressources humaines des entreprises". Je n'ai eu le temps que de le survoler. Mon impression, après ce survol, est qu'il contient beaucoup de choses intéressantes et quelques passages très contestables.

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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 23:46
La prochaine réunion du groupe de travail du secteur paroissial Pontault-Combault/ Roissy-en-Brie/Ozoir-la-Ferrière/Pontcarré (PROP) sur la Doctrine Sociale de l'Eglise catholique aura lieu le

mardi 15 janvier 2008, à 20:30

Salle paroissiale d'Ozoir-la-Ferrière.


au dos de l'église d'Ozoir
avenue du Général de Gaulle
77330 OZOIR-LA-FERRIERE

Ce soir-là, étude du chapitre 9 du
compendium de la DSE, consacré à "la communauté internationale".
Au cours de la réunion, projection de l'enregistrement vidéo (45') de l'intervention de Jacques Garello (Professeur Emérite de l'Université Paul Cézanne-Aix-Marseille III, Association des Economistes Catholiques) sur "Le développement et le commerce international", lors du colloque du 4 février 2006 ("Actualité de la Doctrine sociale de l'Eglise", organisé par la Fondation de Service Politique et l'AEC).


La réunion suivante, qui se tiendra environ un mois plus tard, portera sur le chapitre 10 du compendium : "Sauvegarder l'environnement". Pour nourir la réflexion sur ce sujet, j'invite à visionner deux vidéos intéressantes :
- "The great global warming",
- interview, par Claude Reichman, de Christian Gérondeau, auteur de "Ecologie, la grande arnaque", chez Albin Michel (attention, cette interview ne sera probablement plus en ligne, sur ReichmanTV, au-delà de la première semaine de décembre 2007).

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