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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 08:19

Samedi 10 mars 2007, j'ai participé à un colloque fort intéressant, sur le thème "Humaniser le travail dans une société libre". Organisé à Paris par l'Association des Economistes Catholiques et la Fondation de Service Politique, il constituait la deuxième rencontre de ce type, sur "L'actualité de la doctrine sociale de l'Eglise".
J'ai été tout particulièrement impressionné par l'intervention de deux patrons chrétiens : Xavier Fontanet, dirigeant de Essilor, et François Michelin. Tous deux ont captivé l'auditoire, à tel point que c'est à eux que toutes les questions, lors des discussions avec la salle, ont été adressées. Tous deux ont vanté les mérites de l'économie de marché, de la concurrence (qualifiée de "divine" par Xavier Fontanet), du profit, souvent réinvesti dans les entreprises, de la mondialisation, de la liberté, du libéralisme. Ils ont stigmatisé le recours à l'Etat-Providence, l'utilisation trompeuse de certains mots (acquis sociaux, précarité, solidarité,...), le racket des prélèvement obligatoires.
J'ai cependant été déçu par l'intervention de
Hervé Magnouloux et peiné par celles de deux représentants de la CFTC, Michel Coquillion et Joseph Thouvenel.

En ce qui concerne le premier, il a recensé les diverses mesures mises en oeuvre, sans guère de succès, pour enrayer le chômage. J'ai noté que la dernière d'entre elles, le développement de la formation, lui semblait la plus prometteuse.
Ma déception vient du fait qu'ont été complètement occultées les solutions sérieuses à ce grave problème, alors que le titre de l'intervention était "Comment vaincre le chômage ?" Et pourtant, la doctrine sociale de l'Eglise indique très clairement quelles sont ces solutions ! Il suffit de se référer au
compendium :
- article 347 : Il existe de bonnes raisons d'estimer qu'en de nombreuses circonstances « le marché libre soit l'instrument le plus approprié pour répartir les ressources et répondre efficacement aux besoins ».
Ceci s'applique bien évidemment au marché de l'emploi, qu'il suffit de libérer pour répondre efficacement aux besoins (le besoin des salariés, c'est un emploi rémunéré, un salaire, celui des entreprises, c'est une prestation effectuée par un salarié) et répartir les ressources (c'est à dire les salaires, d'une part, et les salariés, d'autre part) ;
- article 216 (principe de subsidiarité) : « De même qu'on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s'acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que troubler d'une manière très dommageable l'ordre social, que de retirer aux groupements d'ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d'un rang plus élevé, les fonctions qu'ils sont en mesure de remplir eux-mêmes».
En interdisant aux salariés et aux patrons de négocier librement entre eux, en faisant intervenir l'Etat et les organisations syndicales pour imposer un droit du travail contraignant, un salaire minimum, une durée légale du travail, etc... on obtient ce qu'annonçait Pie XI : une injustice, un trouble très dommageable à l'ordre social, à savoir le chômage (de masse) ;
- article 133 :
"C'est la raison pour laquelle ni sa (la personne humaine) vie, ni le développement de sa pensée, ni ses biens, ni ceux qui partagent son histoire personnelle et familiale, ne peuvent être soumis à d'injustes restrictions dans l'exercice de ses droits et de sa liberté. La personne ne peut pas être finalisée à des projets de caractère économique, social et politique imposés par quelque autorité que ce soit, même au nom de présumés progrès de la communauté civile dans son ensemble ou d'autres personnes, dans le présent ou dans le futur".
Cet article condamne les atteintes à la liberté précitées, mais aussi le racket (fiscalité, charges sociales) qui s'attaque au droit de propriété des salariés comme des entrepreneurs, à savoir le fruit de leur travail, autrement dit leur rémunération.

Dans un article suivant, je vous expliquerai pourquoi j'ai été très chagriné par les interventions des deux membres de la CFTC.

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 07:36

La radio m'a appris hier que le taux de prélèvements obligatoires avait atteint un quasi-record en France, en 2006 : 44,4%. Il n'y a qu'en 1999 que nous avions fait pire : 44,9%.
Ce chiffre est à rapprocher du taux de 53,6% qui exprime le poids des dépenses publiques dans le Produit Intérieur Brut. Autrement dit, les dépenses de l'Etat, de la Sécu, etc... représentent plus de la moitié de la richesse créée en France. Ce qui fait dire à l'association Contribuables Associés que le jour de la libération fiscale est célébré en France le 16 juillet. C'est à cette date, chaque année, que nous cessons de travailler pour l'Etat et commençons à travailler pour nous.
La différence entre les 2 taux (53,6%, d'une part, et 44,4%, d'autre part) s'explique surtout par le fait que l'Etat finance une partie de ses dépenses, non pas par l'impôt, les taxes ou autres prélèvement obligatoires (ce qui fait réagir les citoyens), mais par l'emprunt, qui est plus indolore. En faisant ainsi, l'Etat a accumulé une dette d'environ 2.000 milliards d'euros, soit près de 32.000 euros par Français ! Ce sont ainsi nos enfants et petits enfants qui vont être priés de règler l'addition et en seront incapables. Nous nous acheminons donc tout droit vers la mise en faillite de l'Etat français, et je ne saurais trop conseiller à mes compatriotes de cesser de prêter leur argent à l'Etat, que ce soit directement (Obligations du Trésor) ou indirectement (Assurance Vie).

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1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 15:26
Je suis né le 25 septembre 1954. Je suis marié à Florence, qui m'a donné 2 filles , puis 2 garçons.
 
 
Diplômé de l'ESCP (1977), je suis, à temps très partiel, consultant en gestion et j'aide notamment des PME à faire des économies sur différents postes de frais généraux. Je m'appuie sur une expérience de plus de 20 ans dans la fonction administrative et financière, dont 10 au poste de DAF (Directeur Administratif et Financier).
Au 1er semestre 2013, j'ai été professeur (Délégué Auxilliaire) de SES (Sciences Economiques et Sociales) dans un lycée privé sous contrat, puis professeur de maths (DA) à temps partiel dans un collège privé sous contrat, de septembre 2013 à juillet 2014, puis APS (Animateur en Pastorale Scolaire) à temps partiel dans le même collège à partir de septembre 2014.
 
 
Mes centres d'intérêt sont le tennis (que je pratique en compétition), le chant lyrique (que je pratique en amateur), le bridge. Ce blog vous parlera surtout de mes convictions chrétiennes et libérales, qui se rejoignent (les secondes étant probablement, pour partie, une conséquence des premières).

Depuis mon entrée dans la vie active, je vois les Français se débattre dans des problèmes de plus en plus importants : chômage, pauvreté, voire misère, illettrisme, incapacité à se loger décemment, violence, insécurité, …. Tout cela alors que les hommes de l’Etat, droite et gauche confondues, promettent que, grâce à eux, cela ira mieux demain. Tout cela alors que des privilèges de plus en plus indécents sont octroyés ou maintenus par ces hommes de l’Etat. Je ne le supporte plus. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi tous ces malheurs nous arrivent. Les raisons sont simples : elles sont fournies depuis des décennies par l’Eglise catholique, dans sa doctrine sociale, aussi bien que par les penseurs libéraux. Elles ont hélas du mal à être entendues, comprises, admises, car elles sont trop éloignées du politiquement correct. Il serait pourtant si facile d’inverser la tendance, de résoudre ces problèmes, de s’approcher du « bien commun » ….

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26 février 2007 1 26 /02 /février /2007 22:39

La doctrine sociale de l'Eglise catholique est constituée essentiellement par divers textes du "Magistère" : encycliques de divers papes, documents conciliaires, et certains écrits d'évêques. Elle est élaborée à la lumière de la Révélation biblique, d'une part, et de la raison, d'autre part.
Pour l'étudier, je vous invite à lire le "Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise" (compendium = abrégé).
La colonne vertébrale de la doctrine sociale de l'Eglise, ce sont des principes :
- le principe personnaliste, qui exprime la dignité de la personne humaine,
- le principe du bien commun,
- la destination universelle des biens,
- le principe de subsidiarité,
- la participation,
- le principe de solidarité,

et 4 valeurs : la vérité, la liberté, la justice et l'amour.

Le compendium montre ensuite, de façon détaillée, comment les principes et valeurs précités s'appliquent aux différents domaines que sont :

- la famille, cellule vitale de la société
- le travail humain
- la vie économique
- la communauté politique
- la communauté internationale
- la sauvegarde de l'environnement
- la promotion de la paix

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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 23:10

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise  catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

"Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa" (Gn, 1,27).
L'Eglise voit dans l'homme, dans chaque homme, l'image vivante de Dieu lui-même (Comp., 105).
Toute la doctrine sociale se déroule à partir du principe qui affirme l'intangible dignité de la personne humaine (Comp., 107).
L'homme existe comme être unique et inimitable, il existe en tant que "moi" capable de s'auto-comprendre, de s'auto-posséder, de s'auto-déterminer (Comp., 131)
Une société juste ne peut être réalisée que dans le respect de la dignité transcendante de la personne humaine. Celle-ci représente la fin dernière de la société, qui lui est ordonnée (Comp., 132)
L'homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image
: « La dignité de l'homme exige donc de lui qu'il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d'une contrainte extérieure ». (Comp., 135).
Dieu ne fait pas acception des personnes car tous les hommes ont la même dignité de créature à son image et à sa ressemblance (Comp., 144).
La personne est de par sa constitution un être social, car ainsi l'a voulue Dieu qui l'a créée. (Comp., 149)
Le mouvement vers l'identification et la proclamation des droits de l'homme est un des efforts les plus importants pour répondre efficacement aux exigences irréductibles de la dignité humaine. (Comp., 152)
Les droits de l'homme doivent être protégés non seulement singulièrement, mais dans leur ensemble: leur protection partielle se traduirait par une sorte de manque de reconnaissance. (Comp., 154)

 

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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 22:56

 

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

Compendium, article 164 :
Par bien commun on entend: « cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu'à chacun de leurs membres, d'atteindre leur perfection d'une façon plus totale et plus aisée ».
Le bien commun ne consiste pas dans la simple somme des biens particuliers de chaque sujet du corps social. Étant à tous et à chacun, il est et demeure commun, car indivisible et parce qu'il n'est possible qu'ensemble de l'atteindre, de l'accroître et de le conserver, notamment en vue de l'avenir. Comme l'agir moral de l'individu se réalise en faisant le bien, de même l'agir social parvient à sa plénitude en accomplissant le bien commun. De fait, le bien commun peut être compris comme la dimension sociale et communautaire du bien moral.

Il faut observer que le "bien commun" ainsi défini par l'Eglise n'a rien à voir avec "l'intérêt général", souvent entendu comme l'intérêt de la majorité : le bien commun suppose le bien de chaque membre de la collectivité, sans aucune exception ("Étant à tous et à chacun ...."). Cela est confirmé dans le paragraphe suivant :

165 Une société qui, à tous les niveaux, désire véritablement demeurer au service de l'être humain, est celle qui se fixe le bien commun pour objectif prioritaire, dans la mesure où c'est un bien appartenant à tous les hommes et à tout l'homme.

Cela est redit, un peu plus loin, sous une autre forme :

169 (...) En outre, il ne faut pas oublier que dans l'État démocratique, où les décisions sont prises d'ordinaire à la majorité des représentants de la volonté populaire, ceux à qui revient la responsabilité du gouvernement sont tenus d'interpréter le bien commun de leur pays, non seulement selon les orientations de la majorité, mais dans la perspective du bien effectif de tous les membres de la communauté civile, y compris de ceux qui sont en position de minorité.

Et à l'article 417 : « (...)  le bien commun, c'est-à-dire dans un bien auquel tous et chacun ont le droit de participer dans une mesure proportionnelle ».

170 (...) Une vision purement historique et matérialiste finirait par transformer le bien commun en simple bien-être socio-économique, privé de toute finalisation transcendante, c'est-à-dire de sa raison d'être la plus profonde.

188 (...) En tout cas, le bien commun correctement compris, dont les exigences ne devront en aucune manière contraster avec la protection et la promotion de la primauté de la personne et de ses principales expressions sociales, ....

388 Considérer la personne humaine comme le fondement et la fin de la communauté politique signifie se prodiguer avant tout pour la reconnaissance et le respect de sa dignité en protégeant et en promouvant les droits fondamentaux et inaliénables de l'homme: « Pour la pensée contemporaine, le bien commun réside surtout dans la sauvegarde des droits et des devoirs de la personne humaine ». Dans les droits de l'homme sont condensées les principales exigences morales et juridiques qui doivent présider à la construction de la communauté politique. Ils constituent une norme objective qui fonde le droit positif et qui ne peut être ignorée par la communauté politique, car la personne lui est antérieure sur le plan de l'être et des finalités: le droit positif doit garantir la satisfaction des exigences humaines fondamentales.

389 La communauté politique poursuit le bien commun en œuvrant pour la création d'un environnement humain où est offerte aux citoyens la possibilité d'un exercice réel des droits de l'homme et d'un accomplissement plénier des devoirs qui y sont liés: « L'expérience nous montre que si l'autorité n'agit pas opportunément en matière économique, sociale ou culturelle, des inégalités s'accentuent entre les citoyens, surtout à notre époque, au point que les droits fondamentaux de la personne restent sans portée efficace et que l'accomplissement des devoirs correspondants en est compromis ».

La pleine réalisation du bien commun exige que la communauté politique développe, dans le cadre des droits de l'homme, une double action complémentaire, de défense et de promotion: « On veillera à ce que la prédominance accordée à des individus ou à certains groupes n'installe dans la nation des situations privilégiées; par ailleurs, le souci de sauvegarder les droits de tous ne doit pas déterminer une politique qui, par une singulière contradiction, réduirait excessivement ou rendrait impossible le plein exercice de ces mêmes droits ».

415 Les moyens de communication sociale doivent être utilisés pour édifier et soutenir la communauté humaine dans les différents secteurs, économique, politique, culturel, éducatif, religieux:  « L'information médiatique est au service du bien commun. La société a droit à une information fondée sur la vérité, la liberté, la justice, et la solidarité ».

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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 17:49

 

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

« De même qu'on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s'acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que troubler d'une manière très dommageable l'ordre social, que de retirer aux groupements d'ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d'un rang plus élevé, les fonctions qu'ils sont en mesure de remplir eux-mêmes. L'objet naturel de toute intervention en matière sociale est d'aider les membres du corps social, et non pas de les détruire ni de les absorber ».
Sur la base de ce principe, toutes les sociétés d'ordre supérieur doivent se mettre en attitude d'aide (« subsidium ») — donc de soutien, de promotion, de développement — par rapport aux sociétés d'ordre mineur. De la sorte, les corps sociaux intermédiaires peuvent remplir de manière appropriée les fonctions qui leur reviennent, sans devoir les céder injustement à d'autres groupes sociaux de niveau supérieur, lesquels finiraient par les absorber et les remplacer et, à la fin, leur nieraient leur dignité et leur espace vital.
À la subsidiarité comprise dans un sens positif, comme aide économique, institutionnelle, législative offerte aux entités sociales plus petites, correspond une série d'implications dans un sens négatif, qui imposent à l'État de s'abstenir de tout ce qui restreindrait, de fait, l'espace vital des cellules mineures et essentielles de la société. Leur initiative, leur liberté et leur responsabilité ne doivent pas être supplantées. (Comp., 186)

Présente dès la première grande encyclique sociale, la subsidiarité figure parmi les directives les plus constantes et les plus caractéristiques de la doctrine sociale de l'Église. Il est impossible de promouvoir la dignité de la personne si ce n'est en prenant soin de la famille, des groupes, des associations, des réalités territoriales locales, bref de toutes les expressions associatives de type économique, social, culturel, sportif, récréatif, professionnel, politique, auxquelles les personnes donnent spontanément vie et qui rendent possible leur croissance sociale effective. (Comp., 185)

Diverses circonstances peuvent porter l'État à exercer une fonction de suppléance. (...) À la lumière du principe de subsidiarité, cependant, cette suppléance institutionnelle ne doit pas se prolonger ni s'étendre au-delà du strict nécessaire, à partir du moment où elle ne trouve sa justification que dans le caractère d'exception de la situation. (Comp., 188)

Commentaires intéressants : ceux de Arnaud Pellissier-Tanon ("La subsidiarité, ce qu'elle n'est pas, ce qu'elle devrait être") et Raoul Audouin ("La subsidiarité : garantie ou mirage ?").

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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 23:01

 

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

Parmi les multiples implications du bien commun, le principe de la destination universelle des biens revêt une importance immédiate: « Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité ». (Comp., 171)
Dieu (...) a donné la terre à l'homme pour qu'il la maîtrise par son travail et jouisse de ses fruits (cf. Gn 1, 28-29). Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu'elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne. C'est là l'origine de la destination universelle des biens de la terre. (Comp., 171)
Le principe de la destination universelle des biens de la terre est à la base du droit universel à l'usage des biens. Chaque homme doit avoir la possibilité de jouir du bien-être nécessaire à son plein développement. (Comp., 172)
La destination universelle des biens comporte un effort commun visant à obtenir pour chaque personne et pour tous les peuples les conditions nécessaires au développement intégral, de sorte que tous puissent contribuer à la promotion d'un monde plus humain, « où chacun puisse donner et recevoir, et où le progrès des uns ne sera pas un obstacle au développement des autres, ni un prétexte à leur asservissement ». (Comp., 175)

Par le travail, l'homme, utilisant son intelligence, parvient à dominer la terre et à en faire sa digne demeure: « Il s'approprie ainsi une partie de la terre, celle qu'il s'est acquise par son travail. C'est là l'origine de la propriété individuelle ». La propriété privée et les autres formes de possession privée des biens « assurent à chacun une zone indispensable d'autonomie personnelle et familiale; il faut les regarder comme un prolongement de la liberté humaine. Enfin, en stimulant l'exercice de la responsabilité, ils constituent l'une des conditions des libertés civiles ». La propriété privée est un élément essentiel d'une politique économique authentiquement sociale et démocratique et la garantie d'un ordre social juste. La doctrine sociale exige que la propriété des biens soit équitablement accessible à tous. (Comp., 176)
Le principe de la destination universelle des biens requiert d'accorder une sollicitude particulière aux pauvres, à ceux qui se trouvent dans des situations de marginalité et, en tout cas, aux personnes dont les conditions de vie entravent une croissance appropriée
. À ce propos il faut réaffirmer, dans toute sa force, l'option préférentielle pour les pauvres: « C'est là une option, ou une forme spéciale de priorité dans la pratique de la charité chrétienne dont témoigne toute la tradition de l'Église ». (Comp., 182)
L'amour de l'Église pour les pauvres s'inspire de l'Évangile des béatitudes, de la pauvreté de Jésus et de son attention envers les pauvres. Cet amour concerne la pauvreté matérielle aussi bien que les nombreuses formes de pauvreté culturelle et religieuse. (Comp., 184)

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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 20:14

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

Jamais autant qu'aujourd'hui il n'a existé une conscience aussi diffuse du lien d'interdépendance entre les hommes et les peuples, qui se manifeste à tous les niveaux. (Compendium, 192)

La solidarité se présente donc sous deux aspects complémentaires: celui de principe social et celui de vertu morale.
La solidarité doit être saisie avant tout dans sa valeur de principe social ordonnateur des institutions, en vertu duquel les « structures de péché » qui dominent les rapports entre les personnes et les peuples doivent être dépassées et transformées en structures de solidarité, à travers l'élaboration ou la modification opportune de lois, de règles du marché ou la création d'institutions.
La solidarité est également une véritable vertu morale, et non pas « un sentiment de compassion vague ou d'attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c'est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun; c'est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous ». La solidarité s'élève au rang de vertu sociale fondamentale parce qu'elle se situe dans la dimension de la justice, vertu orientée par excellence au bien commun et dans l'engagement à « se dépenser pour le bien du prochain en étant prêt, au sens évangélique du terme, à “se perdre” pour l'autre au lieu de l'exploiter, et à “le servir” au lieu de l'opprimer à son propre profit (cf. Mt 10, 40-42; 20, 25; Mc 10, 42-45; Lc 22, 25-27) ». (Compendium, 193)

Article 196 : "Le sommet insurmontable de la perspective indiquée est la vie de Jésus de Nazareth, l'Homme nouveau, solidaire de toute l'humanité jusqu'à la « mort sur la croix » (Ph 2, 8): en lui il est toujours possible de reconnaître le Signe vivant de cet amour incommensurable et transcendant du Dieu- avec-nous, qui prend sur lui les infirmités de son peuple, chemine avec lui, le sauve et le constitue dans l'unité."

 

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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 18:09

 

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

La conséquence caractéristique de la subsidiarité est la participation, qui s'exprime, essentiellement, en une série d'activités à travers lesquelles le citoyen, comme individu ou en association avec d'autres, directement ou au moyen de ses représentants, contribue à la vie culturelle, économique, sociale et politique de la communauté civile à laquelle il appartient. La participation est un devoir que tous doivent consciemment exercer, d'une manière responsable et en vue du bien commun. Elle ne peut pas être délimitée ou restreinte à quelques contenus particuliers de la vie sociale, étant donné son importance pour la croissance, humaine avant tout, dans des domaines tels que le monde du travail et les activités économiques dans leurs dynamiques internes, l'information et la culture et, à un degré maximum, la vie sociale et politique jusqu'aux plus hauts niveaux comme ceux dont dépend la collaboration de tous les peuples pour l'édification d'une communauté internationale solidaire. Dans cette perspective, devient incontournable l'exigence de favoriser la participation, surtout des plus défavorisés, et l'alternance des dirigeants politiques, afin d'éviter l'instauration de privilèges occultes. (Comp., 189)

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